Verbalisation du stationnement sur les trottoirs

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames, Messieurs les membres du Collège,

Depuis plusieurs semaines, de nombreux habitants de Grâce-Hollogne nous interpellent à la suite d’une véritable pluie de procès-verbaux pour stationnement sur les trottoirs.

Une situation qui a d’ailleurs été largement relayée dans la presse ainsi que sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

Soyons clairs dès le départ : le Code de la route doit être respecté et la sécurité des piétons est prioritaire. 

Mais dans plusieurs rues de notre commune, la configuration des lieux rend le stationnement conforme difficile et même pratiquement impossible. Ne faut-il dès lors pas tenir compte des réalités du terrain ?

En effet, les habitants se trouvent pris dans un véritable casse-tête :

  • s’ils se garent sur la chaussée, ils gênent la circulation ;
  • s’ils montent partiellement sur le trottoir, ils reçoivent une amende.

Rappelons que dès le mois d’avril dernier, j’avais déjà attiré l’attention du Collège sur cette problématique. Je soulignais alors que la stricte application du Code de la route devait parfois être interprétée souplement et en tenant compte de la configuration des lieux, notamment dans les rues étroites ou anciennes de notre commune où le stationnement conforme est matériellement impossible.

Malheureusement, il semble qu’aucune mesure n’ait été prise pour anticiper ou encadrer la situation actuelle, ce qui conduit aujourd’hui à une série de verbalisations massives qui semblent bien injustes aux yeux des riverains.

Nous avons par ailleurs pris connaissance avec stupéfaction des déclarations rapportées par la presse, selon lesquelles « les gens qui ont des garages et qui les utilisent pour du rangement perdent une place de parking, et qu’il faudrait peut-être trouver d’autres moyens de se déplacer ».

Or, tout le monde n’a pas la possibilité de transformer sa vie, ses habitudes, ni même ses infrastructures du jour au lendemain. Et venir expliquer à des familles, à des travailleurs, qu’ils devraient simplement “trouver un autre moyen de se déplacer”, c’est nier la réalité sociale, géographique et économique de notre commune.

Il ne s’agit pas d’encourager les comportements dangereux, mais bien de trouver un équilibre entre sécurité et habitabilité, entre la théorie du Code et la réalité de nos quartiers anciens, étroits, souvent conçus à une époque où la voiture n’existait pas ou presque.

Nous interpellons donc le Collège sur plusieurs points :

  • Un inventaire des voiries problématiques a-t-il été réalisé ou envisagé, en collaboration avec le service mobilité ?
  • Le Collège a-t-il contacté la Zone de police afin de réfléchir à une politique de stationnement dans les rues problématiques ?
  • Envisagez-vous de baliser certaines zones de stationnement partiel autorisé sur trottoir, conformément aux dispositions prévues dans le Code de la route, lorsque la largeur le permet ?
  • Enfin, comptez-vous associer les riverains à une réflexion de terrain, rue par rue, afin d’identifier des solutions pragmatiques, au lieu de leur imposer des sanctions sans perspective ?

Monsieur le Bourgmestre, nous partageons votre souci de sécurité, mais nous rappelons aussi que la commune doit être un lieu de vie harmonieux pour l’ensemble des citoyens. Faire respecter la loi, oui. Mais avec humanité, cohérence et équité.