Stationnement rue Pirnay (2) : refus
J’ai interpellé le Collège à la suite de la récente campagne de sensibilisation menée par notre zone de police concernant le stationnement. J’ai expliqué avoir été mandaté par les habitants de la rue Pirnay pour transmettre une pétition dont ils sont signataires.
J’ai rappelé que cette rue en sens unique compte 28 habitations et que, pour 22 d’entre elles, il n’existe aucune autre possibilité que de stationner avec deux roues sur le trottoir, sans pour autant bloquer la circulation.
Dans l’attente du passage de la Conseillère en mobilité et de la mise en place d’une éventuelle solution, les riverains demandaient une suspension des avertissements et, à plus forte raison, de toute verbalisation.
J’ai transmis la copie de la pétition et remercié le Collège pour l’attention portée à leur demande.
Monsieur le Bourgmestre a fourni plusieurs éléments de réponse.
Il a rappelé que, en agglomération, le stationnement sur les trottoirs est strictement interdit : les véhicules doivent être stationnés en voirie. Il a également indiqué que, conformément à l’article 25.1, §7 du Code de la route, il est interdit de stationner dans la rue Pirnay lorsque le passage libre sur la chaussée serait réduit à moins de 3 mètres. Or, la largeur disponible varie entre 3,5 et 3,8 mètres.
Il a précisé que les avertissements avaient été dressés à l’encontre des véhicules stationnés (en tout ou en partie) sur le trottoir dans le cadre d’une campagne menée par la zone de police locale.
Selon lui, il est impératif d’assurer la libre circulation des piétons et la protection des usagers les plus vulnérables de l’espace public. Les agents assermentés ne peuvent donc pas accorder de dérogations : ils doivent appliquer la règlementation en vigueur.
Il a reconnu que les trottoirs n’offraient pas des dimensions idéales, en raison de la géométrie des lieux, mais a insisté sur le fait qu’ils étaient exclusivement réservés aux piétons. Contraindre ces derniers à marcher sur la chaussée constitue un risque majeur en matière de sécurité routière.
Il a ajouté que le stationnement sur l’espace public relevait du confort et non d’une nécessité impérieuse. Certaines rues, comme la rue Pirnay, ne permettent pas aux services publics d’offrir cette commodité.
Pour permettre le stationnement sur trottoir, il faudrait pouvoir garantir un passage libre de 1,5 mètre pour les piétons — condition impossible à remplir dans la configuration actuelle de la voirie.
Monsieur le Bourgmestre a également rappelé que la majorité des habitations de cette rue, comme beaucoup d’artères urbaines, ont été construites entre 1900 et 1960, à une époque où la place de l’automobile dans l’espace public était bien moindre. Il s’agit donc d’une problématique structurelle et ancienne.
Selon les observations des services, au moins 24 des quelque 30 habitations disposent d’un garage ou d’une allée carrossable permettant un stationnement en site privé. Cependant, en tenant compte du fait qu’un ménage possède en moyenne 1,5 véhicule et qu’il faut prévoir 0,5 place par ménage pour les visiteurs, il existe un déficit de stationnement dans des rues comme celle-ci.
La seule solution permettant de créer du stationnement public tout en maintenant la circulation de tous les usagers serait de réaménager complètement la voirie, de façade à façade.
Ce type d’intervention coûte environ 2,5 millions d’euros par kilomètre, sans compter d’éventuelles expropriations. De tels travaux ne sont envisageables que lors de rénovations en profondeur et, même ainsi, il n’est pas certain qu’ils permettent de couvrir la demande.
En outre, créer de nouvelles places entraîne souvent un effet d’appel et une saturation rapide.
Il a conclu en indiquant que les riverains doivent adapter leurs pratiques de stationnement et envisager des solutions alternatives.
