Création de places « riverains » : refus
J’ai interpellé le Collège au sujet de la possibilité de créer des places de stationnement réservées aux riverains dans certains quartiers, en particulier là où les tensions de stationnement sont récurrentes.
En réponse, Monsieur le Bourgmestre a apporté une analyse détaillée de la question.
Il a expliqué que ce type de formule — le stationnement réservé aux riverains — est généralement justifié uniquement dans des situations de saturation avérée et de concurrence très forte entre différents usagers (résidents, visiteurs, navetteurs et clients d’activités locales), au point de devenir insoutenable.
Il a donné en exemple des sites comme le centre-ville de Liège, les abords d’une gare ferroviaire (comme à Ans) ou encore les environs du parking relais de Bressoux ou du Standard. Dans ces contextes, la pénurie de places et les conflits d’usage rendent l’intervention pertinente pour garantir une meilleure qualité de vie et une gestion plus fluide du stationnement.
En ce qui concerne Grâce-Hollogne, il a précisé que la situation se distinguait nettement des zones urbaines denses.
Selon les observations réalisées, la majorité des véhicules stationnés sur l’espace public appartiennent aux riverains eux-mêmes.
Même si certains secteurs peuvent connaître une légère saturation à des heures précises en raison de fonctions particulières (commerces, écoles, cabinet médical…), des places restent systématiquement disponibles dans les rues avoisinantes.
Il a ajouté que le problème principal n’était donc pas une pénurie générale de stationnement, mais davantage le souhait légitime des habitants de pouvoir se garer au plus près de leur domicile — idéalement devant leur habitation.
Toutefois, un système de réservation exclusive ne permettrait pas de répondre à cette attente et nécessiterait de maintenir une part importante des places accessibles aux visiteurs, fournisseurs de services et usagers des activités locales, indispensables à la vitalité de la commune.
Il a également souligné qu’un tel système présenterait des défis organisationnels importants et ne garantirait pas une solution efficace.
Dans les rues où la densité de ménages est élevée et le nombre de véhicules important, un stationnement visiteur non réglementé pourrait saturer les places accessibles.
La mise en place de mesures plus strictes — stationnement payant ou limité dans le temps pour les non-résidents — deviendrait alors inévitable, impliquant une lourde charge administrative et de contrôle.
Pour être réellement efficient, un système de stationnement riverain devrait s’accompagner de mesures structurelles favorisant un report modal (transports en commun, modes doux), ce qui n’est pas en place à ce stade.
Il a enfin rappelé que l’instauration d’un tel dispositif représenterait un investissement financier et humain non négligeable :
- études préalables,
- signalisation,
- édition des permis,
- systèmes de contrôle et de verbalisation,
- gestion administrative continue.
Au regard de la situation actuelle de la commune, il a estimé que les bénéfices ne justifieraient sans doute pas les coûts, et que les résultats risqueraient de ne pas répondre aux attentes des habitants, voire de générer de nouvelles frustrations.
Il a conclu en affirmant que, dans l’état actuel des choses, la mise en place d’un système de stationnement réservé aux riverains n’apparaissait pas comme une solution appropriée ni efficace pour les défis spécifiques rencontrés sur notre territoire.
